L’Union européenne est parvenue à un accord sur les batteries. Son but : les rendre plus respectueuses de l’environnement, faciliter leur remplacement et améliorer leur recyclabilité.

Cela fait un certain temps déjà que l’Europe tourne son regard vers l’économie circulaire. Destiné à améliorer la durabilité du cycle de vie des batteries – de leur conception à leur réutilisation –, cet accord vise les smartphones, les appareils électroménagers ainsi que les vélos, les trottinettes et les véhicules électriques. Les fabricants devront concevoir leurs appareils de sorte que la batterie puisse être remplacée facilement. De plus, ils seront soumis à des objectifs stricts en matière de recyclage. En réutilisant le cobalt, le lithium et le nickel, l’UE espère être moins dépendante de l’importation de ces métaux rares. D’ici 2023, elle souhaite par ailleurs assurer 25 pour cent de la production mondiale de batteries. En 2020, ce chiffre n’était que de trois pour cent.

Chaque année, 427.000 tonnes d’herbe sont coupées sur les accotements et dans les parcs naturels du nord du pays. VITO s’est intéressé aux possibilités qu’elles représentent pour l’économie circulaire.

Dans un album B.D. de Gil et Jo, le professeur Gobelin a construit une herbomobile qui tourne aux déchets de fauche. Nous n’en sommes pas encore là, mais le Steunpunt Circulaire Economie a confié à VITO la mission d’étudier le rôle que pourrait jouer l’herbe dans l’économie circulaire. Le potentiel s’avère énorme. « L’herbe peut servir de matériau de construction et d’isolation. Si nous parvenions à en extraire les protéines, elles pourraient aussi être utilisées comme substitut aux aliments composés pour animaux et nous éviter d’importer du soja », a déclaré Ruben Guisson, chercheur chez VITO, sur la chaîne de télévision flamande Kanaal Z. Pour l’heure, à peine la moitié de l’herbe coupée est utilisée pour produire du compost ou du biogaz.

Si le monde recyclait et compostait plus intelligemment, les émissions de CO2 du secteur des déchets diminueraient de 1,4 milliard de tonnes par an.

Le secteur des déchets est responsable d’un cinquième des émissions mondiales de méthane, un gaz à effet de serre plus nocif que le CO2. Selon un rapport de l’ Alliance mondiale pour les alternatives aux incinérateurs, un organisme de surveillance des déchets qui préconise des alternatives à l’incinération, le secteur pourrait réduire ses émissions de 84 % en recyclant et en compostant mieux. En chiffres, cela représente l’équivalent de 1,4 milliard de tonnes de CO2, soit comme si tous les véhicules des États-Unis cessaient de rouler pendant toute une année. Pourtant, selon l’organisation, les plans climatiques ne prennent pas suffisamment en compte ces méthodes de transformation alternatives.

Une étude a évalué la circularité des économies de l’Union européenne pour voir quels pays étaient prêts pour une économie circulaire. La Belgique figure parmi les premiers de la classe.

Le Rapport d’avancement sur l’économie circulaire de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB) et du cabinet de conseil Möbius, publié tous les deux ans, se penche sur cinq indicateurs. Ceux-ci montrent dans quelle mesure l’économie des différents pays de l’Union européenne devient circulaire. Par rapport aux autres États, la Belgique s’en sort particulièrement bien. Par exemple, 23 % des matériaux utilisés dans notre pays sont issus du recyclage. Seuls les Pays-Bas font mieux, avec 30 %. La moyenne européenne est beaucoup plus basse, à 12,8 %. Nous recyclons également davantage de déchets — environ 81 %, contre 55 % dans le reste de l’UE.

Leader en 2030

La Belgique est également plus économe en matériaux : nous sommes en mesure de produire autant avec moins de matériaux. Pour un petit pays, cependant, nous consommons beaucoup de matériaux et produisons beaucoup de déchets. Selon les auteurs du rapport, il s’agit d’une conséquence directe de notre économie orientée vers l’exportation et qui compte de nombreuses activités industrielles grandes consommatrices de matériaux. Mais pour que les comparaisons soient pertinentes, nous devons également examiner la structure des différentes économies.

La FEB fait de la circularité un fer de lance de sa vision d’avenir pour la Belgique. D’ici à 2030, elle entend être leader en matière d’économie circulaire. « Si nous voulons assurer l’avenir de notre pays, nous devons passer à la vitesse supérieure pour maximiser l’impact de la transition circulaire. Nous détenons toutes les clés pour que l’économie belge devienne prospère et résiliente. Mais la route ne sera pas aisée. »

Le gouvernement belge travaille activement à l’instauration d’un indice de réparabilité obligatoire pour les appareils électroniques. Son but : éviter que des appareils soient mis au rebut.

Situation classique : un ordinateur portable, un smartphone ou un lave-linge tombe en panne, mais il n’y a pas de pièces de rechange disponibles ou l’appareil ne peut pas être démonté. Conséquence : de nombreux appareils électroniques finissent prématurément à la poubelle, la demande de métaux rares augmente et les émissions de CO2 perdurent. La ministre de l’Environnement, Zakia Khattabi (Ecolo), veut s’attaquer au problème. Son projet de loi prévoit, à partir de l’année prochaine, l’instauration d’un indice de réparabilité sur chaque appareil électronique, c’est-à-dire un score indiquant dans quelle mesure un appareil peut être réparé ou non. « L’économie circulaire doit devenir la norme », indique Mme Khattabi.

De plus en plus de pêcheurs belges de la mer du Nord ramènent à terre les déchets collectés dans leurs filets, plutôt que de les rejeter par-dessus bord.

En 2016 a été lancé Fishing For Litter, un projet qui encourage les pêcheurs à ramener à terre les déchets qu’ils pêchent, où ils sont ensuite recyclés. Les armateurs participent sur une base volontaire, mais l’enthousiasme est clairement croissant.

En 2017, les navires avaient collecté deux tonnes de déchet. En 2020, ce chiffre était passé à 18 tonnes et a même atteint 65 tonnes en 2021. Le nombre d’armateurs participants est également en hausse. « C’est non seulement une bonne chose pour la mer, mais aussi pour l’image des pêcheurs », a déclaré le ministre de la Mer du Nord, Vincent Van Quickenborne (Open VLD). « Ils contribuent vraiment à embellir la mer. »

Au Portugal, les employeurs ne sont plus autorisés à contacter les membres de leur personnel après les heures de travail. Les salariés ont le droit de se « déconnecter » de leurs activités professionnelles.

La nouvelle réglementation est la réponse donnée par le législateur aux nombreuses plaintes de travailleurs portugais déplorant des atteintes plus fréquentes au respect de leur vie privée. La crise du coronavirus a amené en effet de nombreux salariés à travailler chez eux, ce qui a créé chez beaucoup le sentiment de vivre une journée de travail interminable. « L’employeur doit respecter la vie privée du travailleur, ce qui implique des périodes de repos et du temps pour la famille », expliquent les auteurs de la nouvelle législation. Le législateur portugais a prévu par ailleurs l’obligation pour les employeurs de fournir à leur personnel le matériel nécessaire pour mener à bien leurs tâches professionnelles à la maison, mais aussi de rembourser les coûts supplémentaires, comme l’Internet et l’électricité.

Bruxelles est en train de gagner la bataille contre les mégots de cigarette. En 2020, la ville a recyclé près d’un million de mégots… qui se voient offrir une nouvelle vie au bureau.

Les mégots de cigarette jetés en rue ne constituent pas moins de 30% des déchets sauvages à Bruxelles. Il leur faut une quinzaine d’années pour se décomposer complètement. Un seul mégot rejeté à la mer (en passant par les égouts) pollue jusqu’à 500 litres d’eau. C’est néfaste pour le milieu marin parce qu’un mégot contient 4.000 composants chimiques. Un crève-cœur pour Bruxelles ! La ville a donc renforcé sa lutte contre les mégots, en gonflant les amendes et en plaçant des cendriers aux feux de signalisation. En 2020, Bruxelles a recyclé ainsi plus de 900.000 mégots.

L’entreprise We Circular les purifie et en fait des composants pour mobilier de bureau, comme des horloges, des sous-mains et des cendriers. Elle ne mégote pas sur le recyclage !

Les défis climatiques exigent des actions énergiques. Les bureaux doivent être conçus et construits différemment. Une approche circulaire permettrait déjà d’accomplir de grands progrès.

Actuellement, le secteur de la construction est l’un des plus gros consommateurs d’énergie et de matériaux bruts. Dans l’Union européenne, sa part est estimée à 40% des émissions de CO2 et à près d’un tiers des déchets. Au terme de leur cycle de vie, seuls 40% des déchets de construction sont recyclés et réutilisés. Souvent comme matériaux de moindre valeur, par exemple pour les routes.

Au vu des défis climatiques, il faut repenser tout le processus de construction. Adopter une approche circulaire signifierait déjà un progrès considérable. Dans le secteur de la construction, cette transition se traduit notamment par la revalorisation (« upcycling ») des matériaux, une révision de la chaîne logistique et une collaboration holistique entre les investisseurs, architectes et entreprises de construction.

Hausse de la productivité

Les immeubles du bureau doivent également s’inscrire dans cette évolution. La vie au bureau sortira profondément changée de la crise du Covid-19 : elle sera plus flexible, réservera une plus grande place aux nouveaux espaces de collaboration, favorisera de nouveaux modèles économiques, accroîtra l’efficience énergétique et révolutionnera le mobilier.

Les avantages ne se limitent pas d’ailleurs à l’aspect environnemental. Des études ont montré que les matériaux écologiques sont bons pour le bien-être et peuvent accroître la productivité jusqu’à 10 %. Si l’approche circulaire commence seulement à pénétrer l’environnement de travail, elle deviendra la norme dans les dix ans qui viennent.

Lors de cette table ronde, des spécialistes, dont Anne Lenaerts de Nnof, braquent leurs projecteurs sur la construction circulaire en Wallonie et à Bruxelles.

Aujourd’hui, alors que le télétravail n’est plus obligatoire, la plupart des PME continuent à le pratiquer. Il pourrait même devenir la norme dans une forme hybride.

Selon une enquête de SD Worx, quatre PME sur cinq permettent à leurs salariés de travailler au moins partiellement à domicile. Seuls 8% des dirigeants d’entreprise ne l’autorisent pas. SD Worx en conclut que cette forme hybride de travail – partiellement à la maison, partiellement au bureau – n’est pas près de disparaître.

« Ces chiffres confirment qu’il n’existe pas d’approche universelle », souligne Tulay Kasap de SD Worx. « Les entreprises trouvent un équilibre entre le travail au bureau et le télétravail. » Les PME flamandes et bruxelloises sont plus convaincues que leurs homologues wallonnes des mérites du télétravail pour retenir leur personnel talentueux.